Tarification hivernale électrique
Cri du cœur des stations de ski du Québec dont le Mont Rigaud
Au lendemain des jours pluvieux entourant Noël, les stations de ski, dont celle du Mont Rigaud, encaissent les coûts de la météo. L’Association des stations de ski du Québec (ASSQ) demande donc l’aide du gouvernement québécois et de la société d’État Hydro-Québec pour alléger la tarification électrique hivernale qui entre en vigueur dès demain.
Par Benjamin Richer
« La joie de pouvoir accueillir skieurs et planchistes cet hiver dans leur station malgré le contexte de la pandémie a fait place à la désolation chez les propriétaires de stations de ski qui n’ont jamais subi un coup d’eau aussi majeur que celui du 24 et 25 décembre dernier », a indiqué Yves Juneau, président-directeur général de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ) par communiqué.
Dans ce contexte exceptionnel de la pandémie, les propriétaires, qui ont investi massivement dans les mesures sanitaires, voient tous leurs efforts déployés depuis octobre dernier pour mettre la saison en piste pratiquement anéantie.
Des frais supplémentaires
La relance de la fabrication de neige, qui est appelée à se poursuivre en janvier et même jusqu’en février prochain, aura pour effet d’enclencher la pénalité hivernale facturée par Hydro-Québec, représentant 75 % de la puissance maximale, soit un montant supplémentaire de 150 000$ à 300 000$ pour une station de ski majeure. « Une somme impossible à ajouter aux frais actuels dans un contexte de crise », souligne M. Juneau.
Les stations de ski sont lourdement pénalisées du fait qu’elles utilisent l’électricité sur une base saisonnière plutôt que régulière, au point de devoir payer jusqu’au double de la tarification moyenne. « Le système québécois de tarification de l’électricité s’est alourdi et s’est éloigné de la réalité de certaines industries », ajoute-t-il.
L’ASSQ demande donc l’allègement de la tarification hivernale en électricité. « Il faut absolument qu’Hydro-Québec et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, M. Jonathan Julien comprennent une fois pour toutes la précarité de notre industrie et les iniquités du régime de tarification électrique à l’égard des stations de ski », déclare M. Juneau.
Au Mont Rigaud
Malgré la fermeture temporaire ou prolongée de plusieurs établissements de ski dans l’ensemble du Québec, le Mont Rigaud a contre toute attente réussi à ouvrir les portes de la station dès le 26 décembre. Dans la nuit du 25, le réenneigement de la montagne était déjà en marche. « Dès que la pluie a cessé, j’ai des équipes qui sont entrées et qui ont travaillé d’arrache-pied, car on était retourné à la terre dans la piste principale », explique le directeur général Charles Jolicoeur-Coté.
Même si la situation semble enviable au Mont Rigaud, Charles Jolicoeur-Coté estime que les répercussions sont énormes. « Avec la neige qu’on a fabriquée et qui est partie avec dame nature et avec les contraintes qu’on a avec la COVID-19 pour les capacités [d’accueil], cela nous a fait vraiment mal et va nous demander un enneigement pour encore minimum deux semaines », témoigne-t-il.
À l’heure actuelle, trois pistes demeurent ouvertes, soit la piste principale, la pente-école et la Schenley. L’ensemble de celles-ci devraient être accessibles d’ici 10 jours selon M. Jolicoeur-Coté.
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