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Le Comité Sauvons le Centre mère enfant de l'Hôpital du Suroît

Un hôpital nécessaire, mais pas au détriment de la délocalisation complète de huit services

durée 17h02
30 mai 2022
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

C’est en ce lundi 30 mai que le Comité Sauvons le Centre mère enfant, mouvement citoyen, a levé le voile sur la seule et unique étude d’impact réalisée sur la délocalisation de huit services à l’Hôpital du Suroît vers le futur centre hospitalier de Vaudreuil-Soulanges.

Pour l’occasion, une centaine de citoyens, d’entrepreneurs, d’intervenants du réseau communautaire, d’élus et de membres de la coalition intersyndicale du Suroît COTON-46 étaient réunis au Club nautique de Salaberry-de-Valleyfield. Les députés provinciaux et fédéraux, Claude Reid et Claude DeBellefeuille assistaient aussi à cette rencontre, tout comme l’attachée politique de Claire IsaBelle, Marie-Claude Picard.

La conclusion de l’étude menée par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS)? Les services ciblés par le gouvernement qui doivent faire l’objet d’une délocalisation, soit l’ophtalmologie, la chirurgie de l’oeil, le Centre mère enfant, les hospitalisations en pédiatrie, l’échographie cardiaque, la médecine nucléaire, la mammographie et l’audiologie, doivent demeurer à Salaberry-de-Valleyfield.

Évaluer les répercussions de ce déménagement

Au cours des derniers mois, l’IRIS a obtenu le mandat de se pencher sur les répercussions de cette délocalisation sur la région. Pour Anne Plourde, chercheuse au sein de cette instance, il est clair que le futur Hôpital de Vaudreuil-Soulanges vient combler les besoins de la population de la MRC du même nom. Elle apporte toutefois un bémol face à cette décision. « Les justificatifs concernant la délocalisation des services de l’Hôpital du Suroît paraissent infondés puisqu’ils affecteront les populations plus défavorisées de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent. Le gouvernement devrait prioriser le maintien de certains services pouvant affecter l’accessibilité des soins. »

L’étude menée par l’IRIS, qui n’est pas complète à ce stade-ci, avance quelques statistiques intéressantes. Par exemple, 40 % de la population de Vaudreuil-Soulanges fréquente les hôpitaux du CISSSMO, Le reste, soit 60%, se rend dans d’autres hôpitaux situés en Ontario ou à Montréal pour recevoir des soins de santé. « Pourtant, l’offre de service de ces établissements n’est pas remise en question par l’ouverture du nouvel hôpital », soulève Mme Plourde dans le document.

Selon elle, la diminution quantitative attendue de la fréquentation de l’Hôpital du Suroît n’est pas une donnée suffisante pour justifier la suppression complète de certains services.

Accès difficile à la première ligne dans le Suroît

L’un des aspects mis en lumière dans le cadre de cette analyse de l’IRIS est l’accessibilité à un médecin de famille dans la région. C’est la région du Suroît qui remporte la palme avec 4 265 patients qui sont toujours en attente d’être dirigés vers un spécialiste de la santé qui les prendra en charge sur le long terme. Cela représente 61,0 patients en attente par 1000 habitants. Dans Vaudreuil-Soulanges, c’est 3 274 personnes qui sont toujours en attente d’un médecin de famille, soit 19,9 patients par 1000 habitants.

Et le transport en commun dans tout ça?

Le transport en commun entre le Haut-Saint-Laurent et Vaudreuil-Soulanges est aussi l’un des volets observé dans l’étude. Par exemple, une femme enceinte qui réside à Huntingdon mettra 45 minutes (56 km en voiture) pour se rendre à l’Hôpital Anna-Laberge de Châteauguay, 40 minutes (45 km) pour rejoindre le futur Hôpital de Vaudreuil-Soulanges par le poste de péage ($$$) ou 25 minutes (23 km) pour atteindre l’Hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield.

La même patiente qui demeure à Salaberry-de-Valleyfield devra franchir 35 km en voiture pour se rendre à l’Hôpital Anna-Laberge de Châteauguay ou opter pour l’une des alternatives offertes pour confluer vers le futur hôpital de Vaudreuil.

Si elle choisit cette dernière option, elle devra compter trois heures pour aller seulement. Sinon, une distance de 25 km en voiture par le poste de péage de l’A30 ($$$) ou de 28 km par l’autoroute 20 devra aussi être complétée.

« Ces estimations ne tiennent pas compte des ponts levis avec lesquels doivent composer les citoyens du Haut-Saint-Laurent pendant presque toute l’année », indique Mme. Plourde.

Toujours sur la thématique du transport, l’analyse fait ressortir que 13% des adultes demeurant dans les régions de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent ont des difficultés d’accès au transport automobile.

Plus de suivis de grossesses déjà migrés vers Vaudreuil-Soulanges

Autre sujet sur lequel s’est penché l’IRIS: les transferts des prises en charge par les omnipraticiens de la région. Au cours de l’année 2021, le nombre de suivis transférés vers un médecin de Vaudreuil-Soulanges a bondi.

«  En 2020, 0,2% des suivis de grossesses de l’Hôpital du Suroît étaient transférés vers Vaudreuil-Soulanges. En 2021, ce chiffre est passé à 10,7 %, ce qui démontre bien qu’une migration est déjà en cours sur le territoire. Dans le même ordre d’idée, nos investigations font état d’une variation en hausse des naissances enregistrée entre 2010 et 2020, soit de 22% pour Beauharnois-Salaberry et de 10% pour le Haut-Saint-Laurent. L’argument de la diminution future des naissances avancé pour justifier la décision de la délocalisation ne tient donc pas », indique Mme Plourde.

Enfin, le rapport démontre aussi que les femmes atteintes de cancer ou ayant des anomalies détectées seront les plus touchées et devront effectuer le plus de déplacements pour les suivis. Sur le même plan, les ainés de 65 ans et plus et malades seront eux aussi affecté de manière disproportionnée ayant de la difficulté à effectuer des déplacements.

Au cours de cet événement, les personnes présentes ont pu avoir un aperçu d'une solution qui pourrait favoriser une meilleure collaboration entre le CISSSMO et le mouvement citoyen: le Comité Vigie Santé. Cette initiative fera l'objet d'un autre texte à paraître dans les prochaines heures. 

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