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Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest

La PDG du CISSSMO est mise en demeure

durée 11h00
23 juin 2021
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Manque criant de personnels, fermetures d’unités de soins, temps supplémentaire obligatoire, bref, devant la situation difficile qui perdure depuis des mois à l’urgence de l’Hôpital du Suroît, le Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (FIQ-SPSMO) met en demeure la PDG par intérim du CISSS de la Montérégie-Ouest, Lise Verreault.

La mise en demeure a été acheminée ce lundi, par huissier, et insiste, entre autres, sur le fait que l'établissement contrevient à certains articles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux en n'offrant pas des soins sécuritaires et respectueux des droits des personnes et qu'il ne tient pas compte des ressources disponibles dans la détermination de son offre de service.

Les infirmières et infirmières auxiliaires ont multiplié des sit-in dans les dernières semaines pour alerter l'employeur, mais rien ne semble l'ébranler. « La direction laisse sur une base régulière les professionnelles en soins de l'urgence travailler avec 8, 10, 12 et même 14 professionnelles en soins en moins que ce qui serait nécessaire pour offrir des soins de qualité et sécuritaires aux patients. Quand tu donnes des services sans le personnel nécessaire, tu mets inévitablement tout le monde à risque et les conséquences peuvent être graves. Devant l'absence de solutions mises en place par la direction, nous sommes prêtes à prendre tous les moyens pour que les choses changent, y compris celui de la justice », d'expliquer Mélanie Gignac, présidente du SPSMO.

Selon Mme Gignac, en mars dernier, le CISSSMO comptait que 50% de son personnel sur le plancher. « Depuis, il y a eu de nouvelles démissions », ajoute la présidente, jointe au téléphone, ce mercredi. Bien que deux unités de 36 lits chacune ait été fermée, Mélanie Gignac demeure inquiète pour les semaines à venir.

De son côté, le CISSSMO assure avoir accusé la réception de la mise en demeure de l’organisation syndicale et que toutes les avenues possibles allaient être évaluées. « Nous sommes conscients de la précarité de la situation de la main-d’œuvre au CISSS de la Montérégie-Ouest, de sa criticité et de la forte pression sur les équipes. Nous vous assurons que nous travaillons sur tous les fronts afin d’améliorer la situation et d’assurer des soins et services sécuritaires dans nos hôpitaux », explique la porte-parole du CISSSMO, Jade St-Jean.

Selon Mme St-Jean, la décision de procéder avec la fermeture de certains lits d’hospitalisation ou la relocalisation de certaines unités de soins s’est prise dans le but de diminuer les impacts sur le personnel.

Des professionnelles en soins sacrifiées

Si la situation de la pandémie a grandement amplifié la pénurie qui était déjà présente, le syndicat local est extrêmement critique face à la direction du CISSS. « On peut clairement affirmer que depuis des semaines, les professionnelles en soins se sentent littéralement sacrifiées par la direction. Elles lancent des cris du cœur de toutes les façons possibles. Elles ne veulent plus travailler dans ces conditions difficiles qui sont dangereuses tant pour elles que pour les patients. La responsabilité d'offrir les soins et les services ne doit pas uniquement reposer sur les épaules des professionnelles en soins. À un moment donné, il doit y avoir des gens imputables de ce qui se passe et rendre des comptes. Voilà pourquoi nous avons fait parvenir cette mise en demeure à Mme Verreault », poursuit la présidente.

Un Titanic déjà coulé

Pour Mélanie Gignac, il n’y a pas de lumière au bout du tunnel. « Je crois qu’on lui (Lise Verreault) a donné un Titanic déjà coulé. Avec un manque criant de personnel, même avec toutes les meilleures volontés, on ne peut pas le redresser. Je ne vois pas la lumière au bout du tunnel et je ne sais pas comment on va s’en sortir ».

Rappelons que madame Verreault est arrivée en poste le 28 avril dernier, suite à la destitution de Yves Masse. Le ministre de la Santé, avait alors indiqué qu'elle « aurait pour mandat de mettre en place un plan visant à assurer le maintien des services dans la région dans le contexte des enjeux présents, notamment en ce qui concerne les infrastructures, la pénurie de main-d'œuvre et la pandémie, qui vient rendre la situation plus difficile ».

Pour la porte-parole syndicale, rien n’a changé. « C'est un échec total. Depuis l'arrivée de Mme Verreault, nous l’avons vu et parlé qu’une seule fois. Ça vous en dit long ».

Pour le syndicat, la situation ne peut plus perdurer et il demande à la PDG et ses gestionnaires de mettre dès maintenant des solutions à court, moyen et long terme pour régler la situation de crise à l'urgence de l'Hôpital du Suroît.

Des solutions

Pour Mélanie Gignac, des solutions il y en a, encore faut-il aller les chercher à la bonne place. « Évidemment, il faut embaucher du personnel. Ceci dit, il faudrait que les dirigeants soient à l’écoute des gens sur le plancher. On demande à des vestons-cravates qui n’ont aucune idée comment ça marche plutôt que d’interroger les infirmières qui elles, ont des solutions qui bien souvent ne coûteraient rien », s’indigne la présidente. « J’inviterai le ministre Christian Dubé à venir s’asseoir avec un calepin et un crayon pas d’efface, pour qu’on lui explique vraiment comment ça marche », ajoute-t-elle.

Pour la présidente, une importante restructuration au niveau des agences de personnels s’impose. « Il nous faut un ministre qui va se tenir debout et qui va contraindre les agences de personnels à revenir dans le secteur public. Il n’est pas normal que des infirmières à peine sorties de l’école se retrouvent à travailler dans le privé. Si elles étaient au public, tout le monde en serait gagnant et tout le monde aurait de meilleures conditions », conclut-elle.

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