33e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle
S'accomplir malgré sa différence, le quotidien de Francesca Carrière Vachon
En cette 33e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, Néomédia Valleyfield a pu jaser avec France Carrière Vachon. Cette dernière est la mère de Francesca Vachon, une jeune femme de 35 ans qui vit au quotidien avec cette limitation fonctionnelle. Bien que différente, Francesca s’accomplit via plusieurs disciplines sportives et elle demeurera, très bientôt, dans son propre appartement.
Dans Salaberry-de-Valleyfield, le visage de Francesca Vachon est familier pour plusieurs. Aux côtés de ses amis, Louis-Philippe Berthiaume et Benoît Lévis, la jeune femme a été ambassadrice des Jeux d’hiver d’Olympiques spéciaux tenus en 2019 en sol campivallensien.
« Francesca a 35 ans et sa vie est bien remplie même si elle n’est plus scolarisée depuis 14 ans maintenant. Avant la COVID-19, elle effectuait un stage supervisé par le CISSSMO chez Canadian Tire tous les lundis et vendredis. Elle a recommencé tout récemment. C’est sûr que lors de la fermeture des commerces son quotidien a été chamboulé, mais elle est demeurée très active. Le sport a toujours fait partie de sa vie », indique France Vachon, mère de deux enfants.
Aux Jeux Olympiques spéciaux, Francesca était inscrite comme athlète de ski alpin. Avant la pandémie, la jeune femme qui est née avec une déficience intellectuelle moyenne pratiquait la natation, l’athlétisme, le golf et les quilles.
Depuis l’automne dernier, elle s’est mise à l’équitation à raison d’une fois par semaine pendant 1h30. « Elle adore. L’été passé, elle faisait aussi du paddle board. Le sport occupe une très grande place dans sa vie et dans ses journées. Parfois, on pratique certaines activités ensemble comme le golf. En plus de la garder en forme, le sport permet à Francesca de se valoriser. »
Deux épreuves surmontées
Comme tout le monde, Francesca a eu des épreuves à surmonter depuis sa naissance. Deux d’entre elles ont été particulièrement difficiles. En 2012, elle a perdu sa soeur cadette, âgée de 24 ans à l’époque, de façon tragique dans un accident de voiture. Fruit du hasard, le taxi dans lequel Francesca prenait place au retour de l’école est entré en collision avec la voiture de sa soeur policière qui se rendait au travail au même moment.
« Ç’a été difficile pour elle parce qu’elle n’avait que des ecchymoses à la suite de l’accident contrairement à sa soeur qui est décédée. Avec le temps, la situation s’est résorbée parce qu’elle avait toute l’attention sur elle, mais elle demeure marquée à vie », raconte sa mère.
Quatre ans plus tard, soit en 2016, c’est au tour du père de Francesca d’être emporté par la maladie. « Dans son cas, c’était moins soudain que Crystelle puisqu’il se battait contre un cancer depuis huit ans. Elle a donc eu le temps de se faire à l’idée, mais ça aussi été une grosse perte. »
Des défis au quotidien
À quels défis fait face Francesca dans la vie de tous les jours? « Elle a de la difficulté avec tout ce qui est abstrait ou ce qui touche au raisonnement. Par exemple, faire un budget. Elle a de la difficulté à évaluer les conséquences avant de poser un acte ou d’anticiper certaines émotions. Mais très tôt, nous l’avons toujours hyper stimulée. On ne lui a jamais mis de barrière à cause de sa condition. Elle skiait à trois ans. Elle ne s’est jamais limitée à faire certaines activités. Elle mettait toujours les efforts qu’il fallait pour être dans des groupes réguliers lorsqu’elle faisait du sport. C’est ce qui lui a permis de se développer et d’évoluer. »
Bientôt dans son propre appartement
Francesca s’apprête à vivre dans quelques mois un grand défi: elle aura son propre appartement. Elle qui réside avec sa mère en campagne deviendra pleinement autonome et demeurera dans un complexe de huit appartements supervisés. « Elle déménagera autour de mars 2022. Je ne m’inquiète pas trop, car il y aura toujours un responsable sur place. Pour mieux se préparer, elle suivra des cours de cuisine. Mais elle sera bien entourée. Les autres locataires sont des gens qu’elle connait et ils demeureront dans une construction neuve. C’est positif pour elle et rassurant pour moi parce que je sais qu’elle sera bien. Je retrouverai aussi un peu de liberté, même si elle sera toujours la bienvenue ici », conclut-elle.
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Bravo à la maman !