Entrevue avec Stéphane Spisak
Nouveau directeur général et plusieurs projets en cours pour Moisson Sud-Ouest
Depuis le 25 janvier dernier, Moisson Sud-Ouest a un nouveau directeur général à sa tête. Celui qui agissait comme directeur des opérations depuis 2018, Stéphane Spisak a succédé à Julie Bergevin, l’ancienne directrice générale qui a occupé ce poste pendant de nombreuses années. Celui qui est désormais à la barre de l’organisme a accepté de discuter avec Néomédia sur les nombreux projets qui occupent son équipe.
M. Spisak compte 25 ans d’expérience dans le secteur privé où il se spécialisait dans la logistique et le transport. « J’étais rendu à cette étape-là dans ma vie, de m’investir dans le communautaire et d’aider les autres. Avant d’être embauché par Moisson Sud-Ouest j’avais déjà été bénévole à la guignolée des médias. Je voulais aider le plus grand nombre de personnes possible et ne pas avoir à choisir un seul organisme. Moisson Sud-Ouest est donc l’emploi parfait pour moi puisque nous avons plus de 80 organismes sous notre charge », lance-t-il d’entrée de jeu.
Hausse des organismes supportés
Plus spécifiquement, Moisson Sud-Ouest fournit actuellement des denrées alimentaires à 83 organismes bénéficiaires situés sur les territoires de Vaudreuil-Soulanges, , Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent.
« Quand je suis arrivé en 2018, 63 organismes étaient bénéficiaires, soit vingt de moins qu’à l’heure actuelle. Avant la pandémie, soit avant mars 2020, 80 organismes comptaient sur nous pour obtenir des denrées. Ce nombre a légèrement augmenté dans la dernière année. Pour pallier à la demande, il nous a fallu louer un entrepôt à Beauharnois pour stocker toutes les denrées excédentaires. Toute notre équipe travaille très fort depuis la dernière année pour soutenir les familles de la région », ajoute-t-il.
Vague de solidarité
Au plus fort de la crise sanitaire, alors que le Québec était sur pause et que de nombreuses familles avaient besoin de ressources alimentaires, Moisson Sud-Ouest a senti une vague de soutien de ses donateurs. « On a reçu beaucoup de dons ponctuels provenant, par exemple, de restaurateurs qui ne pouvaient plus recevoir de clients. Sinon, nos donateurs actuels ont été encore plus généreux si bien que nous avons recueilli environ cinq fois la quantité de denrées qu’on reçoit dans une année. Nos partenaires ont vraiment répondu présents et on a senti une belle solidarité de leur part. »
Sans être pessimiste, M. Spisak pense que les dommages collatéraux de la pandémie se feront sentir auprès des familles du territoire au cours des deux prochaines années. « Plusieurs ont perdu leur emploi et d’après moi nous connaîtrons une croissance des demandes pendant un an et demi ou deux ans. Il est donc important de pouvoir aider les gens qui en ont besoin, mais qui en auront aussi besoin dans le futur. Pour ce faire, nous avons aussi augmenté notre personnel, en plus d’acheter deux camions de plus pour la livraison », raconte-t-il.
La livraison: maintenant une tâche quotidienne
D’ailleurs, la livraison fait maintenant partie du quotidien de Moisson Sud-Ouest. Avant la crise, les organismes venaient chercher les aliments a même les locaux de l’organisme situés sur la rue Webb à Salaberry-de-Valleyfield. Maintenant, c’est la banque alimentaire qui se rend à eux.
« Ce service restera en place aussi longtemps que nécessaire. Notre objectif avec ces changements est de devenir autosuffisant et de ne plus dépendre des subventions. C’est difficile pour un organisme, mais c’est ce que l’on vise à long terme. Pour y arriver, on aimerait ouvrir une brocante où les gens trouveraient des vêtements et autres accessoires en vente à faible coût. Mais on ne veut pas entrer en compétition avec d’autres organismes du territoire. L’objectif serait d’offrir un service complémentaire. »
Des discussions sont d’ailleurs en cours avec le Coin du Partage de Beauharnois pour un éventuel partenariat.
Réinsertion sociale
Via ce projet, Moisson Sud-Ouest pourrait aussi poursuivre son second objectif soit de favoriser l’insertion sociale de personnes qui sont actuellement sur l’assurance emploi, mais qui composent avec des limitations.
« Nous en embauchons présentement et ces personnes doivent suivre des ateliers auprès d’Emploi-Québec. Par la suite, on peut les employer pendant six mois grâce à une subvention salariale. Ensuite, on les embauche de façon permanente si un poste s’ouvre chez nous. Sinon, grâce à notre excellent réseau de partenaires, on réussit à leur trouver un emploi dans la région. »
Entrepôt satellite et campagne de financement majeur
Un des autres projets à moyen terme de Moisson Sud-Ouest est de développer un réseau d’entrepôts satellites pour éviter d’avoir à se déplacer sur une trop longue distance entre ses organismes bénéficiaires. « On veut réduire notre empreinte écologique et en ayant au moins un entrepôt par MRC desservies, on réussira à le faire. C’est aussi l’un des projets sur lesquels on travaille. »
Enfin, très prochainement, Moisson Sud-Ouest lancera aussi une importante campagne de financement afin de recueillir entre 750 000$ et 1M$. L’objectif? Trouver un local permanent pour accueillir le personnel de l’organisme, mais aussi un nombre important de denrées alimentaires. « Les gens pourront faire des dons pour nous soutenir. Tous les détails seront dévoilés sous peu. »
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