Animal de compagnie en temps de pandémie
Les refuges d'animaux de la région craignent une vague d’abandons
Après le sondage maison de Néomédia sur l’appréciation de son animal de compagnie en temps de pandémie, comment les refuges de la région du Suroît voient-ils cette augmentation de l’attention portée à ces derniers et par le fait même le nombre d’adoption en hausse?
« Les adoptions c’est la folie, tout le monde veut adopter, et pas nécessairement pour les bonnes raisons. On a une crainte qu’après la pandémie il y ait d’autres abandons », témoigne Annie Allard, directrice des Services animaliers de Salaberry-de-Valleyfield.
Mme Allard constate qu’il y a eu une recrudescence des adoptions de chiens et de chats au cours de l'année. À l’heure actuelle, son refuge ne dispose que de peu d’animaux comparativement à l’année précédente.
Toutefois, elle mentionne que la saison estivale n’aura pas été de tout repos. « Durant l’été on a eu beaucoup d’abandons, mais c’est souvent relié aux déménagements », précise Mme Allard. Elle craint en revanche la fin de la pandémie et du télétravail, notamment pour les chiens qui ont besoin de beaucoup d’encadrement et d’attention.
Sélection des foyers d’accueil
« On est beaucoup plus resserré dans les adoptions », ajoute Annie Allard. Les familles désirant un compagnon poilu doivent désormais passer à travers des formulaires supplémentaires et lorsqu’une présélection est faite, des rencontres à raison d’une ou deux fois d’une durée d’une trentaine de minutes peuvent avoir lieu avant de faire un choix final.
Ce contrôle strict s’applique plus aux chiens du côté des Services animaliers de Salaberry-de-Valleyfield. Néanmoins, pour l’organisme à but non lucratif Casca, qui se consacre uniquement aux chats dans Vaudreuil-Soulanges, une restriction des conditions a aussi été observée.
Même si l’OBNL indique avoir moins de chats à cette période l’année, Louise Riendeau, bénévole depuis 20 ans chez Casca, dit avoir vu une hausse des abandons pendant l’été. « Je ne sais pas si c’est juste une tendance cette année, mais c’est difficile d’évaluer les chiffres. Je suis pas mal certaine qu’il y a plus d’adoptions moins responsables que dans le passé », déplore-t-elle.
Trop de demandes
Plusieurs chattes enceintes ont été retrouvées durant l’été dans la région de Vaudreuil-Soulanges, ce qui a considérablement augmenté le volume de petits. Malgré cela, très peu d’animaux sont disponibles actuellement et une liste d’attente est en cours chez l’organisme.
Mme Riendeau craint que les gens se tournent vers des ressources moins réglementées où les chats ne sont pas nécessairement stérilisés, vaccinés et suivis auprès d’un centre. « Il y a des gens qui vont adopter n’importe où parce qu’ils veulent absolument avoir un chaton et qu’ils s'ennuient ou sont seuls, souligne-t-elle. J’imagine que si notre liste est assez longue, c’est parce que tous ces gens-là ont essayé chez la SPCA et partout. »
Mme Allard dénote aussi la vague de chiens volés au Québec ces derniers temps. En ce qui concerne les chats, Louise Riendeau redoute les abandons. « Ce que j’espère c’est qu’au printemps, tous ces chats ne seront pas foutus dehors. On va le savoir selon la quantité d’appels qu’on va recevoir », conclut-elle.
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