Assemblée générale de l’Association des médecins omnipraticiens du Sud-Ouest.
Médecine familiale en Montérégie : des améliorations inédites, mais un équilibre fragile
Sur le plan de l’accès à un médecin de famille, la Montérégie connaît une amélioration constante, malgré un manque important de médecins de famille. Dans la région, c’est tout près de 79 % de la population qui est prise en charge, comparativement à 64 % en 2014. Malgré tout, on parle d’une pénurie d’effectifs qui perdure et qui y est évaluée à approximativement à 180 médecins omnipraticiens pour l’ensemble de la Montérégie, dont 79 en Montérégie-Ouest.
Voilà le constat émis par le Dr. Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et son collègue le Dr. Sylvain Dufresne, président de l’Association des médecins omnipraticiens du Sud-Ouest. Les deux étaient de passage à Salaberry-de-Valleyfield, le jeudi 14 novembre dans le cadre de l’assemblée générale de l’Association des médecins omnipraticiens du Sud-Ouest.
Le duo précisait alors que dans ce contexte, en raison notamment de l’implication importante des médecins de famille de la région dans les soins offerts en milieu hospitalier, l’équilibre entre la demande de soins et la capacité d’y répondre demeure fragile, et ce, autant en établissement qu’en première ligne.
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ta tenu à rappeler l’immense chemin parcouru depuis 2014 dans l’accès aux médecins de famille. Alors que 67 % de la population québécoise était prise en charge par un médecin de famille lors de cette même année, cette proportion atteint aujourd’hui 81 %. On parle en tout de 1 150 000 Québécois de plus qui ont maintenant un médecin de famille, et ce nombre ne cesse d’augmenter malgré une pénurie d’effectifs toujours évaluée à plusieurs centaines de médecins omnipraticiens dans l’ensemble de la province.
« Si le pouvoir politique n’avait pas, entre 2014 et 2018, à la fois découragé la relève médicale à faire le choix de la médecine familiale (plus de 200 postes de résidents en médecine familiale sont demeurés vacants durant ces quatre années au Québec) et poussé de nombreux médecins d’expérience à la retraite, la cible provinciale de 85 % de prise en charge serait probablement déjà atteinte. C’est un constat qui fait mal, mais qui est difficilement contestable quand on sait que le Québec, au tournant des années 2000, comptait un nombre équivalent de médecins de famille et de médecins spécialistes, alors qu’aujourd’hui la province compte 1000 spécialistes de plus, un fait unique au Canada. Nous espérons que ces années sombres sont maintenant derrière nous pour de bon », affirmait le Dr Louis Godin.
« Les médecins de famille du Québec ont répondu présents comme jamais au cours des dernières années en réussissant le tour de force de prendre en charge 1,1 million de patients supplémentaires tout en consacrant toujours près de 40 % de leur charge de travail à prodiguer des soins en milieu hospitalier, un autre fait unique au Canada. Ils entendent poursuivre dans cette voie, mais ils ont besoin de soutien pour y arriver. Voilà pourquoi une contribution plus grande de nos collègues spécialistes en milieu hospitalier, l’ajout d’autres professionnels, notamment d’infirmières, dans les cliniques médicales, un soutien administratif adéquat en établissement et un accès simplifié et amélioré aux consultations spécialisées et aux plateaux techniques seraient plus que jamais de mise afin d’assurer la pérennité de la qualité des soins médicaux dans la région », concluait le Dr Godin.
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