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Crise du réseau de la santé

L'urgence de l’Hôpital du Suroît affichent un taux d’occupation de 153%

durée 10h00
15 juillet 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste

C’est rarement agréable de devoir se rendre aux urgences. Mais, cette année, compte tenu d’un niveau d’occupation particulièrement élevé partout au Québec, c’est encore plus le cas.  D’autant que l’Hôpital du Suroît affiche un taux nettement supérieur à la moyenne provinciale.

Au Québec, le taux d’occupation moyen des urgences s’établit à 117%. En Montérégie, où la population est plus dense, il s’élève à 135%. Et à l’Hôpital du Suroît, il culmine à 153%. 

Certes, il existe des établissements dont la situation est encore plus difficile (avec des taux de 200%), mais notre Hôpital fait indiscutablement partie des situations les plus préoccupantes au Québec.

Mais au fait, ça veut dire quoi un taux d’occupation de 150% ?
Ça veut dire qu'au moment d'écrire ces lignes, le nombre de patients sur civière à l'urgence de l'Hôpital du Suroît était de 49 sur une capacité de 32.

Parmi ces 49 personnes en attente de voir un médecin, 23 patientent depuis 24 heures et 11, depuis 48 heures (source : index.ca en date du 15/07/22).

Quelles explications ?
Les explications sont assez connues, car, similaires un peu partout au Québec. Il se trouve que l’Hôpital du Suroît « bénéficie » en plus, de quelques circonstances aggravantes.

1.    Une pénurie de personnel.
Accentuée par la pandémie, la pénurie de personnel soignant semble s’installer durablement dans le paysage québécois. Et, si elle concerne tous les services hospitaliers, elle impacte encore plus les urgences. Par exemple : s’il y a un manque de personnel suffisant en radiographie il est impossible de faire autant d’examens qu’auparavant. Les patients en attente de diagnostic aux urgences doivent alors attendre encore plus longtemps aux urgences. Se faisant, ils mobilisent une civière qui n’est pas libérée pour un nouveau patient, etc..

2.    Et un personnel en vacances.
Parmi ceux qui ont vraiment plus que mérité leurs vacances, personne ne contestera que le personnel soignant arrive en tête de liste. Il est temps qu’ils puissent souffler ! Heures supplémentaires forcées, conditions de travail kafkaïennes, stress, isolement… leur vocation a été mise à rude épreuve. 
Mais aussi indispensables soient-elles, ces vacances ne font qu’accentuer la pénurie.

3.    Pas assez d’alternatives à l’Hôpital du Suroît
Ce n’est pas pour rien que le projet de l’Hôpital Vaudreuil-Soulanges a été lancé. Il y a un manque d’offre hospitalière dans la région. D’autant plus, que la pandémie a entrainé un effet d’exode vers des villes comme Vaudreuil-Dorion, Salaberry-de-Valleyfield qui de fait, accentue les besoins en service hospitaliers.

Il est évidemment possible de se rendre dans d'autres centres hospitaliers comme le Lakeshore à Pointe-Claire ou l'Hôpital D'Hawkesbury en Ontario, mais là-bas aussi la situation est critique. Et devoir accueillir des patients hors de leur zone naturelle de couverture ne fait que compliquer leur propre situation. 

4.    Pas assez d’alternatives à l’Hôpital
Beaucoup de Québécois n’ont pas de médecin de famille. Parmi ceux-là, on retrouve tous ceux qui ont récemment déménagé et qui, par la force des choses, ont dû quitter leur précédent médecin. Quant aux cliniques dotes, sans rendez-vous... elles si bien leurs noms qu'il est souvent bien difficile d'y voir un médecin. Alors, que font les citoyens lorsqu’ils sont malades ? Ils vont à l’urgence.

« Au cours des derniers mois, près de 50 % des visites dans nos urgences concernaient des conditions de santé mineures et auraient pu être évitées. En soutien au personnel de santé, nous demandons la collaboration de tous. Lorsque possible, utilisez les alternatives plutôt que l’urgence et surtout, soyez prudent dans vos activités! » précise Bernard Cyr, directeur-général adjoint du CISSS de la Montérégie-Ouest.

Et le CISSS de préciser que le pharmacien est aussi dans bien des cas, une solution rapide et efficace qui peut contribuer à désengorger les urgences tout en apportant les réponses nécessaires à la population.

Le 7e vague de COVID est-elle en cause ?
Il y a actuellement 25 usagers positifs à la COVID-19 à l’hôpital de Salaberry-de-Valleyfield. Et puisque le Docteur Boileau a annoncé que le Québec est d’ores et déjà rentré dans une 7e vague, comment ne pas imaginer que ce chiffre n'augmenta pas au cours des prochaines semaines.

« Nous espérons que la 7e vague sera derrière nous rapidement. L’augmentation des usagers hospitalisés en raison de la COVID-19 n’est pas sans conséquence sur l’Hôpital du Suroît et c’est pourquoi j’invite la population à demeurer prudent.  

Au cours des 6 vagues précédentes, nous avons été témoins d’une mobilisation extraordinaire des employés et d’un effort collectif remarquable, qui nous a permis de passer à travers ces situations difficiles. Au seuil de cette 7e vague, nous sommes déjà en mode de gestion COVID, et une fois de plus, ensemble, nous mettrons les efforts requis pour répondre aux besoins de la population. 

Nous aurions préféré éviter de nous retrouver à nouveau face au virus. Nous allons tout mettre en œuvre pour offrir des soins de qualité à la population et nous porterons une attention particulière au personnel soignant qui est une fois de plus l’acteur principal de cette vague » précise Dominique Pilon, directeur des activités hospitalières de l’Hôpital du Suroît.  

Faut-il être inquiets pour cet automne ?
Les cas d'infections COVID repartent à la hausse. Ce n'est pas une grande surprise, mais à ce stade personne ne sait vraiment jusqu'où cette hausse va monter.  

Mais, les deux dernières années nous l'ont fait oublier, il n'y a pas que la pandémie qui rend les gens malades :  les grippes saisonnières, les gastroentérites...

Enfin, les services de santé se sont engagés dans un important et fastidieux travail de rattrapage, reprendre les opérations repoussées et les consultations annulées.  Assurément, les mois qui viennent vont encore être denses pour le réseau de la santé.

Mais il y a aussi de quoi être plus optimistes. Car d’ici là, du personnel soignant sera de retour de congés. On peut aussi espérer que les revalorisations mises en place par le gouvernement attirent et réattirent du personnel supplémentaire.

Mais surtout : la COVID n’aura pas le même impact sur nos services en santé. Il y a la vaccination, il y a désormais des médications, il y a aussi le constat (en espérant ne pas être démenti) que si chaque nouveau variant est plus contagieux, il est aussi à chaque fois moins virulent. 
La pandémie nous a aussi appris les gestes barrières... qui ne freinent pas que la COVID. En continuant à nous laver les mains régulièrement, à utiliser du gel hydroalcoolique, nous réduirons naturellement le nombre de cas de grippes ou de gastro. Ainsi, les occupations de nos services de santé s'en trouveront soulagés.

Et enfin, il y a l’expérience. L’irremplaçable expérience. Nos personnels soignants ont payé le prix fort pour apprendre. Un prix très cher. Trop cher. Mais ils ont appris à connaître leur ennemi et grâce à eux, l’espoir reste toujours l’option la plus réaliste.

 

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