Manque d’infirmières
Une unité des naissances fragilisée à l’hôpital du Suroît
Les enjeux de pénurie de main-d’œuvre ont forcé le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest à transférer temporairement certaines patientes en obstétrique dans les établissements du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Comme confirmé par courriel, une entente de service a été conclue avec le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal afin de pouvoir réaliser certains accouchements planifiés du territoire au cours des prochains mois.
« En raison d’un manque critique d’effectifs dans les unités de naissances de nos deux hôpitaux, nous devons mettre en place ces corridors de services, ce qui permet de maintenir des accouchements dans nos deux hôpitaux tout en réduisant les risques de bris de services, en offrant des soins sécuritaires, et en diminuant la charge ainsi que la pression sur notre personnel », indique Patrick Murphy-Lavallée, président-directeur général adjoint du CISSS de la Montérégie-Ouest.
Les médecins communiqueront avec l’ensemble des patientes touchées afin de discuter plus amplement des modalités de cette réorganisation de services, dont les mesures compensatoires pour le transport.
« Nous souhaitons limiter au maximum les transferts vers les hôpitaux CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, mais il est surtout important d’assurer des services sécuritaires et de qualité aux mamans pour cette étape charnière de leur vie et celle de leur bébé », ajoute-t-il.
Une situation critique dans le Suroît
Vendredi dernier, le président de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ), Dr Dario Garcia, exprimait sa préoccupation à l'égard des ruptures de services et de la fermeture des lits dans certaines unités des naissances.
La Cité de la Santé de Laval annonçait d’ailleurs cette même journée qu’elle coupait la moitié de ses services en obstétrique pour le week-end.
Dans une région comme le Suroît, comparable à Laval en termes de composition démographique avec beaucoup de jeunes familles, ces services se retrouvent dès lors plus qu’essentiels selon l’Association.
Rappelons que le CISSS de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) a en plus procédé à une diminution des activités chirurgicales dans ses hôpitaux depuis juin. « Les chirurgies urgentes et les chirurgies oncologiques sont maintenues et nous favorisons, dans la mesure du possible, les chirurgies d’un jour, car elles ne nécessitent pas d’hospitalisation », expliquait Jade St-Jean, conseillère-cadre aux communications externes du CISSSMO.
Des solutions?
Pour l’AOGQ, il est nécessaire de reconnaître les infirmières œuvrant dans les unités de naissances comme des infirmières spécialisées, « au même titre que celles qui travaillent aux soins intensifs, en salle d'opération et aux urgences », spécifie M. Garcia. Cela permettrait une priorisation du recrutement et un accès à des primes pour ces dernières.
L’une des solutions proposées serait de créer une équipe mobile d’infirmières en obstétrique, semblable à celle des médecins spécialistes, afin d’assurer un service continu, et ce particulièrement en dehors de l’île de Montréal. « On croit fermement qu'il faut revoir l'organisation des soins à travers la province », considère M. Garcia.
L’AOGQ ajoute également que dans les cas où deux établissements auraient des équipes incomplètes, à la manière de l’hôpital du Suroît et de l’hôpital Anna-Laberge, envisager de les réunir sous un même toit pourrait amortir les impacts de cette pénurie de personnel, accentuée avec la pandémie.
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