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Résultats de notre sondage sur la digitalisation des circulaires

"Jamais sans mes circulaires en papier"... ou presque

durée 15h00
25 juin 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste

Si l’on en croit les résultats du sondage que nous vous avons proposé dimanche dernier, ce n’est pas pour demain que vous abandonnerez vos habituelles circulaires papier. La majorité d’entre s’affichent clairement opposés à l’idée d’un virage digital alors que seulement un gros tiers y sont clairement favorables.

La question posée était « Seriez-vous prêts à abandonner les circulaires papier pour des versions numériques ? ». Et les résultats sont sans équivoque : 

  • Non : 56,1%
  • Peut-être, mais pas pour toutes les circulaires : 7 %
  • Oui : 36,8 %

On comprend mieux pourquoi une enseigne comme Métro (qui vient juste d’ouvrir sa dernière succursale à Vaudreuil-Dorion), après avoir décidé d’arrêter sa participation aux circulaires papier, a finalement décidé d’y revenir… de manière moins systématique.  Une situation qu’à parfaitement résumée Julie Lalonde, sur notre page Facebook : « NON. D’ailleurs maxi l’ont compris, ils sont revenus avec le circulaire dans le Publisac ! Bien contente ! »

En effet, difficile de se couper de près de 2 consommateurs sur 3 ! Pourtant si vous semblez avoir tranché assez nettement la question, le sujet mérite tout de même qu’on y regarde de plus près.


L’impact écologique des circulaires papier
Évidemment comme pour type de production, l’industrie des circulaires est une activité polluante. Pour notre lecteur Henri Lévesque, il n’y a même pas lieu de se poser la question « En ce qui me concerne, les circulaires papier ne devraient plus exister. Beaucoup trop de papier gaspillé, beaucoup trop d'arbres couper pour faire ce papier et plein de ces circulaires se retrouvent dans les sites d’enfouissement sans être récupérés ».

Pourtant la question se pose vraiment et les réponses sont nettement plus nuancées : 

  • Au Québec on ne coupe pas d’arbre pour faire le papier des circulaires : vous l’avez remarqué, avec les circulaires, on est loin des pages en papier glacé des magazines. C’est parce qu’on utilise uniquement les résidus des scieries pour réaliser le papier nécessaire.
  • 86% du papier circulaire est récupéré via les centres de tri. Toutefois, sa faible qualité initiale ne permet pas de le recycler dans du papier « neuf » (d’ailleurs, même si c’était possible cela nécessiterait l’usage de produits blanchissants extrêmement polluants). On les retrouve plutôt sous forme de boîtes à œufs, porte-gobelets… des productions qui, avec l’interdiction du plastique, vont se développer.
  • Par contre l’impression, le transport et la livraison s’avèrent des activités polluantes qui génèrent des gaz à effets de serre.

En résumé : oui ça pollue, mais pas tant que ça.

Mais à cette simple grille de lecture on pourrait rajouter que les circulaires poussent à la consommation et que cette surconsommation est elle-même génératrice d’une importante pollution. C’est notamment le genre d’analyse, qui a décidé la ville de Montréal à mettre fin aux distributions Toutes boîtes et de ne les autoriser qu’auprès de ceux qui en font la demande. Un argumentaire bien complexe qui explique aussi pourquoi Trans Continental, le gestionnaire, des publisacs, a choisi de porter l’affaire en justice.

Les circulaires papier : un enjeu économique
Les circulaires en papier ce sont 4 500 emplois directs (source TC) et des milliers d’emplois indirects. Ce n’est pas rien.

Et, l’exemple de Maxi le montre bien, c’est aussi un puissant vecteur de développement commercial. Sans circulaire, les ventes sont en baisse et à terme, ce sont des conséquences possibles sur les emplois et les salaires.

Les circulaires : un outil pour faire face à l’inflation
La nouvelle est tombée cette semaine : entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont augmenté en moyenne de 7,7% ! C’est colossal. Dans ces conditions, la chasse aux spéciaux est plus que jamais d’actualités. Pour beaucoup de Québécois, c’est même LA solution pour préserver un peu de pouvoir d’achat.

Et il est vrai qu’étaler les prospectus sur la table et comparer les prix d’un article chez IGA, Métro ou Walmart, c’est bien pratique.

C’est aussi l’avis de Renee Lefebvre Menard « Le publisac en version papier est plus convivial...on perd moins notre temps à consulter et faire notre liste »

Ce à quoi Louise Lortie, répond « J’utilise Flipp et j’aime bien. Si je cherche quelque de précis, je vais directement sur le site du magasin. ». En cela, elle pose une vraie question.

C’est vrai qu’avec le numérique il n’y a pas de papier à fabriquer, pas d’impression, pas de transport. Cela ne prend pas de place dans la poubelle bleue et ne nécessite aucun processus pour être recyclé. Alors si en plus, c’est aussi pratique que la version papier… tout cela est vrai. Mais là aussi, c’est un petit plus complexe.


La pollution numérique, ça existe aussi
C’est un facteur qu’on sous-estime souvent, car contrairement à celle générée par les voitures ou les usines, celle-ci est la plus souvent invisible à nos yeux. Et pourtant. Selon les experts, on estime que l’activité numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effets de serre. Soit l’équivalent du trafic aérien mondial !

Isabelle Brazeau en est bien  consciente
« Malheureusement, les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est mauvais de consulter internet quand nous n'en avons pas de besoin. Les serveurs doivent être dans le fond des océans afin de se refroidir et détruisent des habitats naturels en quantité industrielle. Ce que je peux faire sans internet est mieux en dehors d'internet. »

À la lire, on pourrait légitimement douter de la pertinence de passer au digital. Mais là aussi, ce n’est pas si simple, car, même si nos pratiques numériques peuvent encore être largement optimisées, le numérique reste une voie privilégiée… encore plus au Québec.

50 à 75% de la pollution numérique est générée par la fabrication du matériel : nos cellulaires, nos ordinateurs, mais aussi (et surtout) les serveurs, les réseaux, les infrastructures. Pour tout cela, il faut des minerais rares dont l’extraction se fait encore aujourd’hui dans des conditions sociales et écologiques absolument épouvantables.

Mais le numérique est multi-usage et cela change tout
Bien que le Québec soit la province avec le plus faible taux d’équipement (étude Hellosafe de juin 2022), vous êtes tout de même 79% a être d’ores et déjà équipés d’un téléphone intelligent. Alors, que vous décidiez ou non d’utiliser votre cellulaire pour lire vos circulaires, la pollution qu’a engendrée sa fabrication a déjà eu lieu. C’est plate, mais vous n’y pouvez plus rien. 

Par contre, ce que vous pouvez faire c’est utiliser cet appareil pour éliminer d’autres types de pollutions… comme celle des circulaires en papier. Car, et c’est le gros atout du numérique, votre cellulaire est multitâche : il peut remplacer du papier, il peut remplacer une calculatrice, de plus en plus il peut remplacer un ordinateur et, chez les plus jeunes, il remplace même bien souvent l’écran de télévision.

Contrairement aux idées reçues, la pollution générée par un envoi de courriel, par une connexion internet, si elle réelle, reste assez faible. Ce qui en explique le poids, c’est l’incroyable volume de données échangées. 
Un courriel reste donc préférable à un courrier. Pour le reste, permettent de réduire notre empreinte numérique : 

  • Ne peux multiplier les copies de documents : quand vous recevez un courrier de Revenu Québec, vous le rangez dans un dossier ? Il ne reste pas à la fois dans votre boîte aux lettres, dans l’enveloppe, sur votre bureau et dans le dossier Revenu Québec !  C’est pourtant ce que nous faisons tous avec nos courriels (et les pièces jointes). Or chaque copie, nécessite un espace de stockage qui nécessite du matériel polluant, des infrastructures polluantes… et beaucoup d’énergie pour faire fonctionner tout cela.
  • Ne pas changer son cellulaire tous les ans. Faire durer le matériel autant que possible.

L’eldorado numérique québécois
Car, après le matériel, l’autre grosse part de la pollution numérique c’est la production d’énergie nécessaire pour faire fonctionner tous ces systèmes. Et, vous qui devez recharger deux fois par jour votre cellulaire, vous le savez : ces petits bijoux de technologies sont particulièrement gourmands. Alors imaginez ce qu’il en est des fameux datas centers où s’accumulent des milliers de serveurs informatiques reliés au nuage.

Là aussi il y a de quoi culpabiliser. Mais, peut-être un peu moins lorsqu’on vit au Québec. Car si un peu partout sur la planète, pour créer l’électricité nécessaire, on utilise des sources d’énergie particulièrement polluantes (charbon, gaz, pétrole), ici au Québec, la quasi-totalité de l’électricité est neutre en gaz à effets de serre. 

Et pour les fameux datas centers dont nous parlions, le microclimat québécois est encore plus favorable. Pour ces centres il faut à la fois de l’électricité pour faire alimenter les serveurs, mais il en faut encore plus (beaucoup plus) pour alimenter les climatiseurs qui permettent de les refroidir. Car toutes ces petites machines chauffent énormément et, au -delà d’un certain point, les composants cassent. Or, au Québec, non seulement notre électricité est verte, mais notre climat hivernal réduit fortement les besoins en climatisation.

La résistance au changement
En conclusion, les résultats de notre sondage illustrent parfaitement ce que tous les psychologues apprennent dès leurs premières années d’études : il ne faut jamais sous-estimer la résistance des humains au changement. Même face à l’urgence climatique, même face à la crise économique.

Nous sommes partagés : on sent tous que le numérique, c’est le sens de l’histoire. On sent bien que ce serait quand même mieux pour la planète… mais on aime tous nos habitudes. Ça nous rassure. C’est ça, la résistance au changement.

Le mot de la fin revient donc à Colette Cousineau « Changer pour des versions numériques ? Oui, pis non ».

 

 

* sondage réalisé auprès des lecteurs Néomédia Vaudreuil-Soulanges entre le 19 et le 24 juin 2022


 

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