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Un billet de Sylvio Morin

J'aurais bien aimé que ce soit seulement une grippe

durée 15h00
1 janvier 2021
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

En 40 ans de carrière dans le domaine du journalisme et des communications, je n'ai jamais vécu une période aussi intense, imprévisible, déroutante, et parfois même troublante, que la pandémie de la COVID-19 dans laquelle nous sommes toujours trempés.

Comme la seule épidémie du genre à survenir dans l'histoire récente est l'influenza de 1918 et que personne de l'époque ne peut certes aujourd'hui témoigner de l'expérience, le monde a vécu cette « globalisation virale planétaire » en grande part dans l'improvisation totale et avec une anémique préparation.

D'un point de vue médiatique, la crise du coronavirus est venue tester profondément les règles et les façons de faire des artisans du métier, qui sont de toujours garder en tête le principe fondamental que l'information diffusée doit être véritable et vérifiée, crédible et objective, équilibrée et nuancée sans tomber dans le sensationnalisme de la presse jaune.

Plus que jamais, cette pandémie a mis en évidence que l'humeur du peuple avait beaucoup à voir avec l'insécurité mais aussi amplement avec les sources d'information auxquelles celui-ci s'est abreuvé.

Ainsi, entre les autorités officielles qui ont fait leur apprentissage de la maladie et de ses conséquences au fur et à mesure de sa propagation, et la population générale, qui au départ a dû suivre aveuglément les dirigeants totalement méconnus de la santé publique, les journalistes, dont je suis, ont dû garder la tête froide malgré la dimension très émotive de la situation, tout en séparant le bon grain de l'ivraie pour essayer de comprendre l'imprévisible, réconcilier les apparentes contradictions et ne pas semer la panique. Bref, un  rôle d'équilibriste.

Même si la majeure partie du lectorat a su apprécier et tirer ses propres conclusions des articles publiés, nous nous sommes fait accuser par un certain nombre d'être à la solde des gouvernements, de diffuser de fausses nouvelles, de cacher de l'information, de faire de la propagande et, possiblement le commentaire le plus courant, celui de vouloir « faire peur. » Comme si nous avions du temps à perdre pendant cette crise à vouloir jouer au Bonhomme Sept-Heure...

Nous avons fait notre travail consciencieusement tout en espérant que cela puisse contrebalancer ces fameux médias sociaux qui sont devenus le « quatrième pouvoir parallèle » et la principale source d'information d'une large partie des habitants du monde. Médias sociaux dont la crédibilité journalistique, lorsqu'ils ne sont pas rattachés à un organe de presse établi ou à des institutions reconnues, est souvent aussi ferme qu'une boule de crème glacée sous un soleil de canicule!

C'est là où le bat blesse le plus pour les professionnels de l'information qui font face souvent, dans leur rapport avec le public, à de l'argumentaire iconoclaste basé sur le scribouillage de charlatans pré-pubères capables de naviguer sur le Web.

Je me demande d'ailleurs pourquoi les gérants d'estrade — devenus de plus grands experts sur le coronavirus que les vrais virologues — qui se sont acharnés à nous critiquer jour après jour parce que nous faisions, à leur avis, de l'information-poubelle, se sont évertués à continuer de nous lire jour à jour. Paradoxe existentiel ou masochisme narcissique? Qu'importe.

Depuis le 13 mars, comme travailleur d'un service « essentiel » et à l'instar de mes collègues, j'ai été plongé quotidiennement dans le bain pandémique avec les points de presse des premiers ministres, avec les bilans de la santé publique et avec les centaines — j'oserais même dire les milliers de communications qui nous sont parvenues sur la COVID-19, qu'elles soient factuelles, fictives, intéressées ou avec des relents conspirationnistes.

Vivement la fin de 2020, certes, ne serait-ce que pour avoir l'impression de tourner la page. Mais l'année 2021 ne sera que le début d'un nouveau chapitre de ce « drame vécu » dont certains sont encore sceptiques de l'existence alors que d'autres résistent toujours à reconnaître que l'envahisseur est partout, comme des Saint-Thomas qui ne croient que ce qu'il voient.

J'aurais bien aimé que ce foutu virus n'ait été qu'une terrible grippe, comme plusieurs le clament encore maintenant! Carabinée, avec un traitement à l'aspirine, beaucoup de liquide et du repos. Malheureusement, on a eu plus qu'un rhume.

La prise de conscience collective n'est pas complète face à ce faucheur de vies qui a le temps de faire encore bien des victimes avant que le vaccin ne soit administré à tout un chacun, en supposant que tous un chacun veuille bien recevoir ce remède!

Comme mes autres collègues journalistes, je sais très bien que la pandémie actuelle n'est pas près de devenir une nouvelle surranée, n'en déplaise à celles et ceux qui se disent fatigués d'en entendre parler. Je vous promets d'être fatiguant tant et aussi longtemps qu'il le faudra. Toute la nouvelle année qui commence s'il le faut. Par conscience professionnelle et par devoir citoyen.

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