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Élections fédérales 2021

Santé, garderies et armes au coeur du débat des chefs

durée 09h00
9 septembre 2021
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Par La Presse Canadienne

Le second débat en français des chefs fédéraux a mis en scène, mercredi soir, un Justin Trudeau combatif, un Erin O’Toole répétitif et un Yves−François Blanchet incisif.

Jagmeet Singh et Annamie Paul ont, quant à eux, joué les seconds violons dans cette joute oratoire.

Le débat des chefs fédéraux mercredi soir s’est ouvert, sans surprise, sur la question qui a envahi la vie des Canadiens, et de l’ensemble de la planète: la pandémie.

Comme la semaine dernière, le chef libéral a dû justifier, une fois de plus, la nécessité d’une campagne électorale à ce moment−ci. Justin Trudeau a peaufiné son message sur la question, depuis quelques jours déjà.

«Vous méritez d’avoir le choix parce que le gouvernement que vous élisez va prendre ces décisions maintenant, cet automne, pas dans un an, pas dans deux ans», a−t−il répondu à une question de l’animateur Patrice Roy.

«C’est une élection déclenchée pour une raison égoïste», a accusé, une fois de plus, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.

La question d’une électrice de Dieppe, au Nouveau−Brunswick, a amené les chefs sur le terrain de la gestion des CHSLD, du mauvais traitement des aînés, au début de la pandémie de COVID−19.

Le respect des compétences des provinces étant un thème tout à fait dans ses cordes, le chef bloquiste s’en est pris à Ottawa.

«Le fédéral retient de l’argent depuis longtemps», a dit Yves−François Blanchet, en parlant des transferts en santé aux provinces.

Il n’a pas voulu blâmer quiconque pour les milliers de décès prématurés dans les centres de soins de longue durée. 

«L’explication précise, on ne la connaît pas, et moi je me refuse à utiliser des décès comme argument politique», a laissé tomber M. Blanchet.

Le chef conservateur a alors saisi l’occasion pour refaire du charme à François Legault. «Moi, je fais confiance au gouvernement du Québec», a dit Erin O’Toole.

Sur ce sujet, chaque chef a été invité à répondre à la réclamation des provinces qui veulent, et tout de suite, 28 milliards $ en augmentation des transferts. 

Le chef néo−démocrate Jagmeet Singh a dit qu’il était ouvert au concept, mais a refusé de s’engager sur une somme exacte. La leader du Parti vert, Annamie Paul, a dit qu’il fallait une «réforme fondamentale» du système de soins de santé au pays. Le chef libéral a dit «oui» à 25 milliards $, mais «non, pas sans condition». Le chef conservateur, Erin O’Toole, a rappelé son engagement d’une augmentation de 60 milliards $ en 10 ans des transferts aux provinces, «sans conditions parce que c’est une question de respect».  Et bien sûr, M. Blanchet veut les 28 milliards $.

Le chef bloquiste a déjà mis sur la table des conditions dans un éventuel Parlement où le gouvernement serait minoritaire. Son appui à un budget de ce futur gouvernement serait conditionnel à l’obtention des 28 milliards $ en santé pour les provinces.

«C’est passablement non négociable», a−t−il dit.

Garderies

Le chef conservateur a été coincé sur l’enjeu des garderies. Dans leur cadre financier publié deux heures avant le débat, les conservateurs confirment qu’ils annuleraient l’ententede 6 milliards $ sur cinq ans, conclue entre les gouvernements Trudeau et Legault.

Ils proposent plutôt un crédit d’impôt pour les familles. «M. O’Toole ne comprend même pas le système de garderies au Québec», a attaqué M. Trudeau, en rappelant que les plus vulnérables au Québec ne paient même pas de tarifs, donc ne bénéficieraient pas du crédit d’impôt.

«M. O’Toole veut tout scrapper», a lâché M. Trudeau.

M. Blanchet a pour sa part dit qu’il avait hâte d’entendre le gouvernement Legault sur les conservateurs qui veulent déchirer une entente avantageuse pour le Québec.

PCU, PCRE

L’enjeu de la PCU, de la PCRE et de la pénurie de main−d’œuvre a donné lieu à la première mêlée générale cacophonique. 

M. Blanchet et M. O’Toole ont réclamé la fin du versement de cette allocation d’urgence parce qu’elle nuit au recrutement de personnel. 

Mais M. Singh soutient que «le problème, c’est plutôt d’obtenir de bons salaires», tandis que M. Trudeau a dit qu’il s’engageait à gérer l’inflation provoquée par ces généreux programmes.   

Changements climatiques

Les esprits se sont également échauffés lorsque le sujet de l’environnement et de la crise climatique a été abordé, grâce à une question posée par un jeune garçon de 11 ans qui habite en Montérégie.

«M. Trudeau, chaque année, comme premier ministre, il a manqué ses objectifs (de réduction des émissions de gaz à effet de serre)», a lancé M. O’Toole lorsqu’il a été attaqué sur son intention de diminuer les cibles canadiennes de réduction des GES.

«Je suis tout à fait d’accord avec M. O’Toole que M Trudeau a manqué chaque cible, mais M. O’Toole va faire la même chose», est intervenu alors le néo−démocrate Singh.

M. Blanchet a invité tous les chefs à faire preuve d’«un petit peu de courage» dans ce dossier, alors que Mme Paul ne voyait chez ses adversaires que la perspective de continuer sur un «chemin à destination de nulle part».

«Tous les plans des chefs ici ce soir comptent sur la pensée magique, sauf le plan libéral», a maintenu M. Trudeau.

Duel sur le Québec

L’enjeu autochtone a donné lieu par la bande à une passe d’armes musclée sur le Québec entre le chef libéral et son adversaire bloquiste.

«Il dit qu’il ne faut pas dire aux peuples autochtones quoi faire ou quoi penser, mais pourquoi dit−il à la nation québécoise quoi faire et quoi penser»? a dardé M. Blanchet, en faisant ainsi allusion aux dossiers de la laïcité et de la langue.  

«Je suis Québécois», a répondu M. Trudeau, piqué au vif.  

«Ça ne vous donne pas le droit de donner des leçons», a enchaîné le chef bloquiste.

«Vous n’avez pas l’unanimité au Québec», a repris M. Trudeau, qui s’est emporté tandis que M. Blanchet lui répétait: «Relaxe! Relaxe!»  

Les armes à feu

Erin O’Toole n’a pas utilisé ce débat pour éclaircir sa position sur l’interdiction des armes à feu. On continue à ignorer jusqu’à quand il s’engage à maintenir la décision des libéraux d’interdire de vente et d’utilisation 1500 modèles d’armes.

Sa plateforme continue de dire qu’il abolira le décret qui a mis en place cette interdiction, même s’il y a ajouté une note de bas de page qui dit que l’interdiction sera maintenue.

«J’ai un plan. J’ai un contrat. Une fois qu’il est signé, je vais le changer. (...) Là, vous pourriez utiliser le mot ’’flou’’. Ce n’est absolument pas clair», s’est moqué le chef bloquiste devant l’opacité de son adversaire dans ce dossier.

Et c’est aussi là, à quelques minutes de la fin de la joute, que le chef libéral s’est lancé dans une attaque en règle contre son adversaire.

«Il ne peut pas être cru là−dessus», a martelé M. Trudeau, pointant son adversaire conservateur.

«M. Trudeau dira n’importe quoi pour être élu», a rétorqué M. O’Toole.

M. Singh en a profité pour rappeler que les libéraux avaient promis un rachat obligatoire des armes d’assaut et n’ont pas respecté leur promesse, promesse qu’ils font à nouveau dans cette campagne−ci.

La leader du Parti vert, elle, a plaidé pour qu’on s’attaque aux «racines» de la violence armée, plutôt que de se contenter de traiter les  «symptômes». Mme Paul a ainsi parlé d’«inégalité» et du «manque de logements abordables».

Dans un musée

Le débat s’est déroulé au Musée de l’histoire, à Gatineau. Son grand halla été transformé en studio de télévision pour la tenue de deux débats.

Ces débats, tenus à une dizaine de jours du vote du 20 septembre, se tiennent alors que les sondages nationaux rapportent une course très serrée entre libéraux et conservateurs.

Le débat en anglais aura lieu à 21 h, jeudi. Les sujets choisis pour celui−là sont le coût de la vie, le climat, la reprise post−COVID−19, le leadership et la responsabilisation, ainsi que la réconciliation avec les peuples autochtones.

Lina Dib et Patrice Bergeron, La Presse Canadienne

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