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Dès le 10 mai prochain

Sans convention collective depuis mars 2020, les profs de cégep songent à la grève

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5 avril 2021
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

À l’instar des 1 000 enseignants affiliés au Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands, les 225 professeurs du Cégep de Valleyfield pourraient eux aussi faire la grève en mai prochain. Tout comme leurs collègues des niveaux primaires, secondaires, de la formation professionnelle et de l’éducation aux adultes, ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020 et les négociations avec le gouvernement sont au point mort.

« Les négociations avec le gouvernement n’avancent plus. Ça fait un an et demi que nous tentons de nous entendre avec les représentants du gouvernement Legault, mais sans succès. On a commencé à négocier six mois avant la fin de notre convention collective, donc à l’automne 2019, mais depuis, aucune avancée. En mai 2020, nous avons proposé à la CAQ de suspendre les pourparlers afin qu’elle puisse se concentrer sur la gestion de la crise sanitaire. Or, le gouvernement a refusé cette proposition en soutenant qu’il voulait faire un blitz de négociations et régler les conventions collectives », raconte Chantal Malouin, présidente du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège de Valleyfield (SEECoV) qui représente 225 membres au sein de l’établissement scolaire.

Des négociations qui s’étirent

Dans cette optique, la branche nationale du Syndicat des enseignantes et des. enseignants a révisé ses demandes et s’est concentrée sur des priorités en réduisant sa liste de demandes de moitié. Mais depuis ce temps, aucune négociation sérieuse n’a eu lieu, estime Mme. Malouin. « Les représentants de la CAQ à la table des négociations n’ont pas de mandat pour clore les pourparlers. Les discussions stagnent donc depuis janvier 2021. Le 31 mars de cette année, le gouvernement a déposé une offre…la même qu’en mai dernier que nous avions refusée. »

Aux dires de Mme Malouin, cette offre proposait des augmentations salariales sous l’inflation, mais surtout, elle ne permettait pas de régler les problèmes de
recrutement importants. « C’est très difficile de trouver des professeurs intéressés à enseigner au collégial alors qu’ils peuvent être payés le double au privé. Actuellement, il faut se tourner vers les retraités pour combler les besoins de main- d’oeuvre. Au niveau de la formation continue, les enseignants sont payés la moitié moins cher qu’au régulier, pourtant ils font le même travail. »

Une grève à venir

Pour se faire entendre et rappeler au gouvernement qu’ils sont sans contrat de travail valide, les enseignants voteront pour obtenir un mandat de grève dans la semaine du 19 avril. Par la suite, ils pourraient s’armer d’affiches et de porte-voix dès le 10 mai pour manifester. « On ne veut pas en arriver là, le 10 mai, on sera à la fin de la session, en pleine période d’examens, mais c’est le dernier moyen qu’il nous reste pour nous faire entendre. Le mandat de grève serait de cinq jours à utiliser au moment jugé opportun. Peut-être que les membres décideront de les exécuter en demi-journée, ça reste à voir », image Mme Malouin.

Quatre demandes au gouvernement

En résumé, les enseignants du Cégep de Valleyfield ont établi des priorités
essentielles qui doivent figurer dans l’offre du gouvernement. Les voici:

1) Améliorer les conditions de travail et salariales des chargés de cours de la
formation continue. « Présentement, ils ne sont pas payés pour les périodes
d’encadrement où ils doivent se rendre disponibles pour répondre aux questions des élèves en dehors des cours. Ça n’a aucun sens. De plus, ils ont éternellement un statut précaire, ils ne peuvent jamais prévoir plus de trois mois à l’avance. »

2) Baliser la formation à distance: « Cela signifie réajuster la charge de travail
d’un enseignant en tenant compte qu’un cours à distance demande deux fois
plus de travail qu’un cours donné en classe. Actuellement, la CAQ ne
reconnaît pas ce fait. 
»

3) Trouver des solutions aux problèmes de recrutement. « Il faut trouver des
incitatifs pour recruter et retenir le personnel qui choisit l’enseignement au
collégial comme profession. Dans certains départements, ça fait des années
que le manque de professeurs se fait sentir. L’écart se creuse de plus en plus.
Jusqu’où cela va-t-il se rendre?
 »

4) Améliorer les conditions de travail des enseignants à statut précaire. « À titre d’exemple, les enseignants qui n’ont pas de permanence doivent accepter des tâches dans différents cégeps. Par exemple, si un prof accepte une charge de 40% dans un cégep le lundi, il ne peut pas se désister, il sera considéré démissionnaire. Donc, si cette personne se fait proposer une tâche à 100% le lendemain dans un autre établissement, elle ne peut pas dire oui, parce qu’elle doit honorer son contrat dans le premier. Ça place les enseignants impliqués dans une situation absurde qui peut durer des années. On demande des clauses qui permettraient d’améliorer les conditions des enseignants à statut précaire. »

« Ce qui nous irrite le plus, c’est lorsque M. Legault laisse entendre que si les
négociations avortent, c’est de notre faute. Nous n’avons aucunement pu négocier de bonne foi avec les représentants du gouvernement. C’est facile à dire quand on jouit d’une tribune médiatique quotidienne comme M. Legault alors que les enseignants sont isolés en télétravail et n’occupent pas le même espace médiatique
 », conclut-elle.

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