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Québec annonce un investissement de 6,2 M $ à Akwesasne contre le trafic d'armes

durée 16h37
9 juin 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

QUÉBEC — Le gouvernement du Québec octroie 6,2 millions $ sur cinq ans afin d'ajouter des effectifs et des ressources pour une patrouille nautique additionnelle à Akwesasne, un investissement qui s'inscrit dans la lutte contre le trafic d'armes à feu.

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, en a fait l'annonce, jeudi, à Akwesasne, en compagnie du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, et de la députée de Huntingdon, Claire Isabelle. 

Shawn Dulude, chef de police d'Akwesasne et président de l'Association des directeurs de police des Premières Nations et Inuits du Québec, était aux côtés de Mme Guilbault.

La ministre de la Sécurité publique a souligné l'importance des patrouilles nautiques, parlant du grand «défi géographique» venant du fait qu'Akwesasne couvre à la fois le Québec, l'Ontario et l'État de New York et qu'il y a aussi «30 kilomètres de rivages».

L'investissement, qui cadre dans la Stratégie québécoise de lutte contre la violence armée CENTAURE, vise à doter le Service de police mohawk de cinq policiers supplémentaires, d'un nouveau bateau, de véhicules tout-terrain et de motoneiges pour renforcer la lutte contre l'approvisionnement illégal d'armes à feu sur le territoire.

Le ministre Lafrenière a parlé d'un «geste important pour souligner l'apport des corps de police autochtones, notamment celui d'Akwesasne, dans la lutte contre la criminalité et le crime organisé». 

M. Dulude a affirmé que l'investissement démontrait «la volonté du gouvernement du Québec d'appuyer les Premières Nations en finançant des ressources matérielles et humaines du Service de police mohawk d'Akwesasne». 

Le Service de police mohawk d'Akwesasne dispose actuellement d'une patrouille nautique. La patrouille additionnelle permettra d'assurer désormais «une présence policière sur les eaux 24 h sur 24 h, 7 jours sur 7, de contribuer à dissuader les contrebandiers, sinon à les intercepter, et d'augmenter les saisies d'armes», peut-on lire dans le communiqué.

L'argent du fédéral

La ministre Guilbault a profité de la conférence de presse pour lancer un appel à la contribution du gouvernement fédéral dans la lutte contre la violence armée. 

En réponse à une question d'un journaliste, elle a indiqué que bien que l'annonce de jeudi portait sur des sommes prévues entièrement par le gouvernement du Québec, une entente plus large pour financer les forces de l'ordre au Québec tardait à se concrétiser.

«J'attends toujours la signature de mon entente avec le fédéral pour l'argent qu'ils ont mis sur la table afin de financer nos forces de l'ordre au Québec contre la violence armée. On voulait que le gouvernement ait le plein contrôle de ce montant-là, et que ce soit nous qui décidions ce qu'on allait faire avec cet argent-là, (...) et il y avait beaucoup d'ouverture, mais j'attends toujours la signature de cette entente pour qu'on puisse utiliser l'argent, et l'on sait qu'on en a besoin», a affirmé la ministre.

«Je réitère mon appel à mon ami Marco Mendicino (le ministre fédéral de la Sécurité publique), qui est très gentil, et je suis sûr qu'il a hâte de signer, mais pour diverses raisons, apparemment ce n'est pas encore fait», a ajouté Mme Guilbault.

Le Bloc québécois lui a fait écho, à la période des questions à la Chambre des communes. Rhéal Fortin, le porte-parole du Bloc en matière de justice, a interpellé M. Mendicino sur la question.

«Hier encore, trois fusillades en moins de six heures à Montréal, et le gouvernement du Québec nous apprend qu'il n'a toujours pas reçu l'argent promis pour contrer la violence par armes à feu. Québec fait des efforts, on le voit avec cette annonce (...), mais du côté d'Ottawa, pas moyen même de verser à Québec les sommes promises, c'est gênant, Monsieur le président», a-t-il déclaré.

M. Mendicino a répondu qu'il y avait un bon dialogue avec le gouvernement du Québec, et en a profité pour mettre de l'avant le projet de loi C-21 qui prévoit d'interdire l’achat, la vente, le transfert et l’importation d’armes de poing au pays. 

«Le gouvernement a déjà investi 350 millions $ pour la lutte contre la violence causée par les criminels organisés, on avait déjà transféré environ 50 millions $ pour aider et soutenir. C'est sur les bonnes lignes de communication avec mes homologues, même la ministre Guilbault, qu'on va continuer avec cette collaboration, mais en même temps, il faut commencer le débat sur le projet de loi C-21 pour mieux protéger les Québécois et les Québécoises, et j'espère, avec le Bloc», a-t-il affirmé.

«C'est maintenant qu'on a un problème avec les armes à Montréal (...), et ça n'a rien à voir avec C-21», a rétorqué le député du Bloc.

La Presse Canadienne