En cette Journée internationale des femmes, Néomédia vous présente le portrait de cinq femmes qui, à leur façon, contribuent à faire rayonner la région. Ces enseignantes, préventionnistes, politiciennes et femmes d’affaires ont à coeur leur communauté et travaillent chaque jour à la rendre meilleure.

La mairesse de Très-Saint-Rédempteur, Julie Lemieux, native de Drummonville n’a pas besoin de présentation officielle. Première élue transgenre à la tête d’une municipalité au Canada en 2017, elle fait partie des 108 femmes qui verront leur parcours figurer dans un livre publié par la maison d’édition Torontoise Kids Can Press.

Après 29 ans passés en sol drummondvillois, elle quitte son patelin natal pour s’installer dans la métropole en 2001. L’objectif: étudier en infographie en préimpression. Après huit ans à Montréal, elle sent l’appel de la nature. « Je voulais un atelier et un gazon à entretenir, mais surtout me reconnecter avec une vie plus communautaire et connaître mes voisins », raconte-t-elle.

Avec trois comparses, elle met sur pied la Fondation des amis du patrimoine de Très-Saint-Rédempteur dans le but de sauver l’église du village. À la suite de cette initiative, elle se présente comme conseillère municipale en 2013. Dès lors, elle marque l'histoire en devenant la première élue transgenre au Canada. Quatre ans plus tard, elle est élue mairesse pour combler son désir d’apporter quelque chose de plus à sa communauté.

Aider…pour se sentir utile

Depuis son arrivée à Très-Saint-Rédempteur, Julie Lemieux s’implique pour préserver le patrimoine bâti. Elle juge important de garder cette mémoire importante du passé. « Je me suis aussi impliquée en tant que citoyenne pour la préservation de cette église, moi-même propriétaire d’une maison bi- centenaire. Depuis 2010 presque au moment de mon arrivée dans mon village, je me suis investie dans plusieurs activité de toutes sortes pour alimenter ce besoin d’aider et le sentiment d’être utile », ajoute-t-elle.

À ce jour, elle est toujours membre de la Fondation des amis du patrimoine, en plus, de donner de son temps pour l’élaboration d’un nouvel organisme, un centre LGBTQ2 à Vaudreuil-Dorion.

« Je suis aussi instigatrice avec le maire de Pierreville d’une déclaration d’inclusion au sein de la Fédération des municipalités du Québec qui a été entériné à la MRC de Vaudreuil-Soulanges. »

Elle s’occupe aussi de ses citoyens pour les aider lorsqu’ils sentent le besoin de lui parler. « C’est vraiment important pour moi d’être là pour les gens, c’est une sorte de culture d’énergie positive, des fois j’essaie et ça ne donne pas les résultat escompté, mais je me reprend pour mieux redéfinir mon approche sur des choses que j’ai raté. L’important c’est de progresser positivement de capitaliser sur les forces de chacun », confie-t-elle.

Lorsque c’est trop difficile, elle réfléchit sur son fauteuil de cogitation à la maison. « Si je m’y assois, c’est que j’ai vraiment besoin de décanter les événements récents (rires)! »

Une journée pour se rappeler des femmes importantes dans sa vie

Pour Mme Lemieux, la Journée de la femme est l’occasion idéale pour se rappeller de toutes les femmes qui l’entoure et de toutes celles qui ont croisé sa route au fil des ans.

« Ma mère qui m’a tellement apporté et de tous les beaux souvenir de mon enfance lorsqu’on jouait aux marionnettes et qu’elle changeait sa voix pour nous endormir. Mes grand-mères dont l’une suivait toujours l’actualité et qui nous donnait ses opinions. Ma sœur si dévoué pour ses deux garçons… c’est l’occasion de souligner cet apport que je trouve tellement important et qui n’est pas encore assez reconnu », affirme-t-elle.

Même si selon elle, les boys club sont encore bien présents dans les domaines de la politique, de la construction et des affaires, elle reconnaît qu’il y a une amélioration. «  Je trouve important de briser les plafonds de verre pour donner des modèles et ouvrir les possibilité aux plus jeunes », raconte la mairesse trans et ébéniste à son compte.

Enfin, que se dirait-elle si elle se croisait plus jeune? « Probablement et uniquement que ça va bien aller, qu’il faut persister et ça en vaut la peine! Je ne voudrais pas influencer plus que ça  mon avenir  pour éviter d’y changer quoi que ce soit. Malgré les nombreux et difficiles obstacles que j’ai pu surmonter dans ma vie, je n’y changerais rien. Cette vie c’est la mienne et je l’assume complètement dans les bons comme dans les mauvais jours.  Tous les gens que je connais ou que j’ai connu ont contribué à forger la personne que je suis aujourd’hui », conclut-elle.