Les dangers des oléoducs
« Les intérêts financiers des entreprises pétrolières doivent-ils passer devant la santé et la sécurité de notre monde, de notre environnement ? » - Anne Quach.
Le vendredi, 13 avril dernier, la députée de Salaberry-Suroît Anne Minh-Thu Quach s’est rendue à la jonction du 7e Rang et de la Montée de la Station à Sainte-Justine-de-Newton, à proximité d’une valve d’arrêt d’urgence d’un oléoduc d’Enbridge.
Accompagnée du maire de Sainte-Justine-de-Newton, Denis Ranger, de la conseillère municipale Patricia Domingos, des représentants de Citoyens au courant, de la Coalition Vigilance Oléoducs et d’Équiterre et plusieurs autres, la députée s’est dit déçue de voir que la sécurité des citoyens et la protection de l’environnement passent derrière les intérêts des pétrolières.
Dans les derniers mois, une partie de la route du 7e Rang est tombée dans la rivière Delisle, coupant ainsi le chemin le plus direct pour se rendre à la valve manuelle. Des blocs de béton bloquent présentement la route. « C’est un lieu symbolique. La situation montre un peu plus le ridicule de la situation. L’entrave routière augmenterait le temps d’intervention d’Enbridge en cas de déversement », a martelé la députée.
En cas de rupture de la conduite qui peut transporter jusqu’à 300 000 barils de pétrole brut par jour, un signal serait envoyé au poste de contrôle à Calgary. De là, un employé déterminerait si une coupure du flux s’impose.
Dans un tel cas, il devra appeler un employé situé à Montréal pour venir fermer la valve manuelle. Dans le meilleur des mondes, cette personne prendrait environ 1 h 30 pour se rendre à la valve. « Le hic c’est que l’obstacle actuel n'apparaît sur aucun système GPS. L’employé se retrouverait devant le blocage et il devrait trouver un autre chemin pour aller couper le flot. Ce sont des millions de litres d’hydrocarbures qui seraient libérés dans la nature, les terres agricoles et le réseau hydrique, poursuit la députée. On mettrait ainsi en péril l’approvisionnement en eau de près de 3 millions de personnes dont l’eau potable provient de la rivière des Outaouais ou du fleuve Saint-Laurent. »
Des pistes de solutions
Selon Anne Quach, le gouvernement canadien doit se montrer plus ferme face aux entreprises pétrolières. Elle milite pour des évaluations environnementales rigoureuses des projets d’oléoducs ainsi que pour la formation des corps de pompier afin que ceux-ci puissent agir efficacement en cas de déversement. Elle réclame, aussi, la transmission des plans de mesures d’urgence des entreprises aux autorités locales.
« En 2015, le gouvernement Trudeau s’est fait élire sous des apparences d’un parti pris environnemental et le premier ministre a signé les Accords de Paris. Désormais, les bottines doivent suivre les babines. Le Canada doit diminuer sa dépendance aux hydrocarbures, pas l’accroître. Il est temps que le gouvernement prenne les rênes du virage vert afin que l’on utilise mieux les sources d’énergie verte au détriment du pétrole. Les intérêts financiers des entreprises pétrolières doivent-ils passer devant la santé et la sécurité de notre monde, de notre environnement? Je ne crois pas », conclut Anne Quach.
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